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Chroniques des Milles Et Une Nuits en Terre Républicaine
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6 février 2008

Un rêve...

Afin de vous montrer l'une des choses au monde qui me fait le plus rêver, je me permet de vous le mettre en image...

Mais en fait ce n'est pas un rêve, je l'ai vécu. C'est ma vie.

Ce soir, en écoutant l'un de mes interprètes favoris, Vladimir Ashkenazy que Dieu le bénisse, jouant du Chopin considéré comme auteur français alors qu'en fait il est Polonais, bref trop compliquée sa vie, je me souvenais des premières fois où j'ai pu toucher un piano, j'étais vraiment toute petite, une petite brune aux allures de Princesse Sarah.

Je prends conscience ce soir d'une chose : pourquoi cet instrument et pas un autre ?

Un soir, j'assistais avec mes parents au mariage de la fille d'amis à eux. Lors du dîner, nous étions dans un restaurant marocain plutôt connu à Caen, Le Marrakech, il y avait dans ce restaurant un vieux piano, seul et ignoré de la compagnie, devant me tenir à table, je l'observais et je n'avais qu'une envie : aller le voir, le toucher, lui parler, le faire parler. Je devais avoir 5 ans. Mon père me demandant de ne pas toucher, de rester tranquille et tout le tralala : éducation à la rebeu en somme.

Je me laissais toutefois l'irrépréssible envie d'y aller, alors, le do, puis le ré... je cherchais les notes d'Au Clair de la Lune, et là un garçon un peu plus vieux que moi, aux cheveux aussi noirs qe l'Ebenne du Steinway ci-dessous et avec les mêmes reflets, tentait de me parler, mais, il était si beau que ça me faisait rougir. Le vieux piano désaccordé au timbre boisé avait trouvé une petite camarade de soirée, mais pas le garçon aux cheveux d'Ebenne. Dommâge, on aurait mieux fait de se rencontrer plus tard...

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Mais pour l'instant ce n'était pas sa splendeur, ni son intérêt à me voir improviser sur les touches noires et blanches qui me préoccupait, l'objet de mon désir le plus ardent c'était ce petit piano.

Quelques temps plus tard, mes parents m'offraient pour Noël, ces petits synthés qu'on trouvait à Carrefour ou autre : j'avais mon premier clavier Bontempi. 2 octaves, des partitions codées en plus avec l'annotation Allemande (oui parce que les notes Allemandes c'est des lettres : A = La, B = Si, C = do, C# = Do # etc.)

Au bout d'un certain temps je m'y collais, avec écouteurs et concentration, je déchiffrais ces lettres et restituais les rythmes à l'oreille... La lettre à Elise fût l'une de mes premières découvertes, soit dit en passant, apparement aussi la première et touchante découverte pianistique de celui qui un jour devint un tout autre genre de grand amour (très longtemps après bien sûr), cependant, il a fini guitariste.

Mon père étant pasionné par la musique, pris conscience de mes prédispositions, mes parents m'inscrivirent alors à l'Ecole de Musique où je poursuivit des études musicales pendant 10 ans.

Ils m'offrirent alors mon premier vrai piano, un piano droit d'étude de marque Allemande : Alexander Hermann, avec qui je passais un bon bout de chemin. Je me rapelle encore comment ils me firent la surprise.

Je passais les âges avec ce piano et Chantal Gandit ma professeure, qui est l'une des femmes, non la femme que je kiffe le plus.

Mon père était toujours derrière moi, il me boostait contamment, révait à ce que je devienne prof ou concertiste...

Les auditions, les examens, les juris, les mentions... arrive l'adolescence, la crise d'opposition, la paresse, le poids du systhème d'études musicales classiques très rigoureuses et sévères.

Mais je reste, bien que lassée. A 13 ans, je me passionne pour les répertoires baroques, Bach, Haendel... Je n'aime pas les auteurs de la période romantique : Schumann, Mendelsonn... à l'inverse de Elodie, qui fût ma meilleure amie.

Mais j'aime Tchaïkovski, Beethoven, Moskovski et ses danses Espagnoles lol, ou encore Albéniz Isaac, Mozart bien sûr, un génie que dire d'autre, sa Fantaisie en ré mineur et ses cadences virevoltantes et virtuoses. Les putains d'inventions à 3 voix de Bach, aïe, je ne vous raconte pas la galère.

J'aimais les morceaux du Petit Livre d'Anna Magdalena Bach, en 2ème année, épouse du grand maître du baroque et de l'art du contrepoint.

Aujourd'hui, mon cher compagnon de toujours est à la maison, dans le Salon de Mama et mes doigts sont engourdis, ne se délient qu'occasionnellement en raison de 8 h par jour pendant 2 semaines et c'est reparti : cadences, accords de 8e et c'est le nirvana.

Et maintenant, je n'aspire qu'à une chose m'acheter un piano numérique et me remettre au travail.

Avoir un Prince Charmant qui m'offrira un Steinway lol.

Mais sachez une chose, la musique c'est merveilleux.

Les grands interprètes comme Vladimir Ashkenasy, Itzak Pearlman, Yehudi Menuhin, Alexandre Tharaud, Rachmaninov et qui vous voudrez, ils ont réussi un truc phénoménal :

C'est d'avoir réussi à donner

de l'Amour à la planète entière

en faisant de leur âme l'ultime note

de leurs instruments respectifs

Alors donnons de l'amour !

En tout cas, mon piano c'est ma grande histoire d'amour et j'espère pouvoir l'aimer jusqu'à ma mort.

Aujourd'hui, le coeur brisé par un piano et un guitariste, j'écoute et redécouvre encore des répertoires classiques que je n'aimais pas plus jeune : Chopin, Schubert, Satie...

Et quand j'écoute en poussant mes enceintes à fond, les Nocturnes ou les Polonaises de Chopin interprétées par notre cher Vlad, je suis en extase et toujours aussi fascinnée par le piano que quand j'avais 5 ans.

Je me retrouve en plein orgasme auditif !

Et je me dis que mon piano lui, il m'est fidèle et il ne me quittera jamais, puisque je suis sienne depuis toujours.

De même que moi je l'ai toujours aimé et je l'aimerai toujours bien que je l'ai lâchement délaissé parfois, il sound_board_dramatic_1280

peut compter sur moi, je serais toujours là pour lui et ma descendance aussi.

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